dimanche 24 mars 2019

Un air de changement...

Bonjour !

Un problème oppose visiblement mon blog à Facebook, qui ne m'autorise plus à partager mes articles sur ce réseau social. J'ai donc décidé de changer de petit nid.

Un tout nouveau site sur la thématique des voyages, imaginaires ou réels, vous attend à cette adresse : https://les-voyages-de-l-esprit.webnode.fr

Plus personnel, orné de belles photos (soit miennes, soit libres de droit), avec différentes catégories de lecture, c'est ce que vous y trouverez, et j'espère que vous l'aimerez autant que moi !

A très bientôt, donc, en ce nouvel horizon !

mercredi 6 mars 2019

Une immense sensation de calme / Laurine Roux

Quatrième de couverture :

"Alors qu'elle vient d'enterrer sa grand-mère, une jeune fille rencontre Igor. Cet être sauvage et magnétique, presque animal, livre du poisson séché à de vieilles femmes isolées dans la montagne, ultimes témoins d'une guerre qui, cinquante ans plus tôt, ne laissa aucun homme debout - hormis les "Invisibles", parias d'un monde que traversent les plus curieuses légendes.
Au plus noir du conte, Laurine Roux dit dans ce premier roman le sublime d'une nature souveraine et le merveilleux d'une vie qu'illumine le côtoiement permanent de la mort et de l'amour."


Les Éditions du Sonneur, 2018
121 pages


Mon avis :

Je suis bien contente de disposer de la quatrième de couverture, car j'aurais bien du mal à résumer le contenu de ce petit roman. Je le referme songeuse... Je ne pourrais pas dire qu'il m'a déplu, mais il ne m'a pas profondément marquée non plus.
En effet, peu d'actions sont relatées, mais beaucoup de souvenirs. Je dirais même que c'est là l'essence du livre.

Je me suis aussi beaucoup interrogée sur son appartenance au genre de la fantasy. Pendant longtemps, j'ai cru lire un roman généraliste, qui m'a fait penser par certains côtés aux récits de Sylvain Tesson, et particulièrement à Dans les forêts de Sibérie, si ce n'est que les lieux auxquels il est fait référence ici n'existent pas : le lac Taïgal, Varatcha, ... De même, les personnages se nomment Igor, Grisha, Kolia, autant de noms à la consonance russe qu'on rapproche volontiers du froid sibérien dans lequel ils évoluent.
Son intérêt, ce sont justement ces légendes, ces souvenirs, transmis au coin du feu dans les cabanes par les "babas", les grands-mères. Lorsque les légendes prennent corps et sens pour les personnages, on comprend alors que l'on approche du cœur du roman : l'irruption du surnaturel n'empêche pas les horreurs de guerre ni la mort.

J'ai bien aimé la façon dont les traditions sont rapportées : traditions funéraires, de chasse, de pêche, ... Pas de poursuite, pas de gros rebondissement, un roman très contemplatif finalement : j'ai effectivement ressenti, pendant ma lecture, une "sensation de calme", un peu comme lorsque la neige tombe, lorsque l'hiver saisit la nature omniprésente.

mercredi 27 février 2019

Comment le dire à la Nuit / Vincent Tassy

Quatrième de couverture :

"La dame en noir vivait seule dans son château. Elle ne pouvait pas mourir. De tout ce temps qu'elle avait, elle ne faisait rien. Et puis un jour, elle trouva sur son chemin le garçon aux cheveux blancs. Elle l'enleva. Elle voulait vivre une histoire. Une histoire d'amour et de nuit qui traverserait les siècles."


Éditions du Chat Noir, 2018
Illustration de couverture : Délicate Distorsion
335 pages


Mon avis :

Voici ma première lecture en lice pour le Prix Imaginales des Bibliothécaires ! Et en voilà déjà une qui me donne du fil à retordre... Je termine ma lecture en restant perplexe. Je ne sais pas trop quoi penser.

Tout commençait bien pourtant : la plume est atypique. L'écriture se fait par petites touches, comme une peinture. Des bribes de phrases un peu partout donnent au texte une allure très poétique. Tout comme l'histoire : nous suivons quatre personnages, par fragments de vie, à différentes époques, sans que rien ne semble les rapprocher. Petit à petit, d'autres personnages s'affirment autour d'eux, prennent de la place, mais surtout, font le lien entre eux. Les histoires finissent par se croiser, et j'avais hâte de pouvoir démêler le tout.
Malheureusement, c'est aussi ce qui m'a lassée, vers le milieu du livre et jusqu'à la fin. À plusieurs reprises, j'avais l'impression de ne rien comprendre. C'est toutefois justifié par la folie qui semble gagner peu à peu les personnages.

Ce qui ressort du livre, c'est une esthétique très gothique, sombre et mélancolique. Mais quant à l'histoire, je ne saurais être capable de me prononcer. C'est une histoire de vampires un peu trop diaphane. Il y a de l'amour, de l'amour destructeur, de la douleur, qui dévorent les personnages, mais auxquels je suis restée assez peu sensible. J'avais l'impression que l'auteur avait son idée, bien définie, mais que je n'ai pas réussi à entrer dans sa tête et qu'il ne m'aidait pas beaucoup à y parvenir.

En résumé, c'est un beau texte, un peu onirique, un peu fou, mais qui ne m'a pas entièrement séduite en dehors de quelques passages qui se sont démarqués du tout, où l'action était plus présente, plus au cœur du récit (l'histoire d'Egmont et Léopold, ainsi que celle de Rachel et Cléopâtre).
Concernant l'ensemble du texte, soit je suis passée à côté et je n'ai pas du tout compris où l'auteur voulait en venir, soit j'ai cherché trop de sens là où il n'y avait que sensations.
Dommage... Les autres lecteurs y trouveront peut-être plus de plaisir que je n'en ai pris.

dimanche 24 février 2019

Prix Imaginales des Bibliothécaires

Grande nouvelle ! Cette année, j'ai la chance, l'immense chance, de faire partie du jury (indirectement, mais tout de même ! Je m'en explique plus loin) du Prix Imaginales des Bibliothécaires.

Les Imaginales, c'est un festival créé en 2002, consacré à la fantasy, qui se déroule tous les ans au printemps à Épinal. Je n'y suis jamais allée (pour incompatibilité de dates), mais c'est un projet que j'aimerais réaliser. J'ai beaucoup d'admiration pour les auteurs primés tous les ans ; disons que je me fie bien souvent à cette distinction pour choisir mes lectures, car je sais qu'elles seront de qualité. Preuve en est, la plupart de mes coups de cœur en imaginaire en sont issus : Jean-Philippe Jaworski, Manon Fargetton, Pierre Pevel, et autres grands noms du milieu (auteurs, illustrateurs, traducteurs), comme Estelle Faye, Gabriel Katz, Pierre Bordage, Vincent Ferré, Amandine Labarre, Krystal Camprubi, ...

Alors, quand Dorothée, bibliothécaire à la Médiathèque de Roubaix, m'a proposé d'intégrer son comité de lecteurs pour diversifier les avis avant le vote, j'ai accepté sans hésiter ! C'est pour moi une véritable joie car, si je suis également bibliothécaire, j'exerce en milieu universitaire, et la littérature me manque souvent.

Mais revenons à l'essentiel.
Voici les différents titres en lice pour ce Prix :

  • Paul BEORNCalame tome 1, Les Deux visages, Bragelonne
  • Patrick K. DEWDNEYL’Enfant de poussière, Au Diable vauvert
  • Camille LEBOULANGERMalboire, L’Atalante
  • Laurine ROUXUne Immense sensation de calme, Éditions du Sonneur
  • Vincent TASSYComment le dire à la nuit, Éditions du Chat Noir
Qui l'emportera ? Proclamation des résultats le 14 mai prochain !

Illustration : David Wyatt

Autant dire que cette illustration de David Wyatt résume bien mon programme pour les deux mois à venir.

mardi 5 février 2019

Un voyageur en Terre du Milieu : mon carnet de croquis de Cul-de-Sac au Mordor / John Howe

Quatrième de couverture :

"Elle a été cartographiée, schématisée, les voyages de Bilbo et Frodo, décortiqués, tracés à la règle. Pourtant, la Terre du Milieu demeure un espace sauvage. Pour chacune des routes où J.R.R. Tolkien nous a emportés, il existe mille chemins encore inexplorés.
Un voyageur en Terre du Milieu, c'est une excursion à travers le monde de Tolkien qui permet non seulement de visiter les lieux au centre de ses histoires, mais d'explorer ceux qui s'étendent par-delà la colline ou au-delà de notre horizon. Nous découvrons des batailles d'un autre âge, devenu quasi légendaire à l'époque du Seigneur des Anneaux, des royaumes perdus et des mythes anciens, et tous ces endroits qui ne sont jamais qu'entrevus : de lointains domaines du Nord et des terres au-delà des mers.
Des dessins d'allure spontanée côtoient les réflexions de l'artiste au contact des livres de Tolkien : ici, le dessinateur pose un temps ses crayons afin de peindre en mots les êtres et les paysages qui l'ont inspiré. Il revient également sur son expérience des plateaux de tournage aux côtés de Peter Jackson, réalisateur de la trilogie du Seigneur des Anneaux et de celle du Hobbit. Réunissant l'oeuvre conceptuelle produite pour le cinéma, l'art tolkienien qui l'a fait connaître, et des dizaines de nouvelles peintures et esquisses exclusives à cet ouvrage, Un voyageur en Terre du Milieu raconte le périple singulier d'un artiste à travers le paysage merveilleux de l'oeuvre-monde de Tolkien."




Christian Bourgois Éditeur, 2018
Traduit de l'anglais par Daniel Lauzon
198 pages


Mon avis :

Je ne surprendrai personne : ce livre est un petit bijou. J'ai vraiment adoré ! John Howe nous émerveille par les nombreux dessins qui illustrent ce livre. Mais il nous fait également rêver par ses mots, venant décrire, préciser, approfondir chaque région ou personnage présenté.
La majorité des dessins est en noir et blanc, ce qui ajoute au côté croquis bruts, tout juste crayonnés ; on a l'impression d'être tout proche de John Howe, l'écoutant nous expliquer ce qu'il dessine. C'est merveilleux !
On reconnaît bien là l'une des pattes qui a travaillé sur les films de Peter Jackson. À propos des films, John Howe nous livre en postface quelques anecdotes passionnantes à propos des tournages ou de la conception des décors, avec humour et sincérité.

Les dessins sont regroupés par chapitres thématiques : les forêts, les cités, les dragons, les batailles, etc. J'ai particulièrement apprécié le fait qu'il ne se tienne pas uniquement aux endroits connus, mais explore également par exemple le Nord et le royaume d'Angmar, l'Est et la mer de Rhûn, et s'attarde aussi bien sur des personnages et des peuples peu connus, que sur ceux que nous connaissons bien comme les Hobbits et leur Comté.

J'ai tellement aimé lire ce livre que j'ai replongé : je relis actuellement Le Seigneur des Anneaux, nouvelle traduction.
C'est tout à fait le genre de livre-bijou qui peut se picorer par petits bouts piochés au hasard, comme se savourer par une lecture consciencieuse. Une acquisition précieuse que je recommande !


"Aller... et retour. Et tout ce qui vient entre les deux et reste, bien entendu, la meilleure partie du voyage." -John Howe-

mercredi 30 janvier 2019

L'Héritage des Rois-Passeurs / Manon Fargetton

Quatrième de couverture :

"Ombre et Rive sont deux reflets d'une même réalité, et Énora est la seule à avoir le pouvoir de passer de l'un à l'autre. Lorsque sa famille est brutalement décimée par des assassins, elle se réfugie au seul endroit où ses poursuivants ne peuvent l'atteindre : au royaume d'Ombre, sur la terre de ses ancêtres. Là, sa route croisera celle de Ravenn, princesse rebelle de retour d'exil et bien décidée à s'emparer du trône qui lui revient de droit. Coïncidence, ou rencontre orchestrée de longue date ?"


Éditions Milady, 2016
472 pages

Mon avis :

J'ai vraiment été emballée dès le début de cette lecture. Le contact avec la sympathique famille d'Énora est si bien rendu que j'en ai oublié l'élément déclencheur de toute l'histoire. Je me suis laissée surprendre par ce passage de massacre, j'en ai été dégoûtée et j'en ai eu les larmes aux yeux, signe de l'intensité avec laquelle l'événement est relaté. Une fois le choc passé, je me suis laissée embarquer dans le reflet de notre monde, et là encore, j'ai rêvé.

Tout commençait bien, donc. Cependant, j'ai malheureusement connu un petit passage à vide vers le milieu du roman. Rien de grave, j'ai juste été perdue par certaines descriptions du processus magique dans ce monde, et du tournant que prend l'aventure. Le plus important étant que j'ai finalement retrouvé le souffle épique qui permet de finir l'aventure. En revanche, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages principaux. Je pense aussi que toutes ces remarquse sont dues à une réflexion que je me suis faite au cours de ma lecture. Son récit m'a fait penser par certains côtés à mes écrits de jeunesse, et je pense que je n'aurais pas tourné l'histoire comme elle l'a fait. Le petite baisse d'enthousiasme peut peut-être venir de là.
Quoiqu'il en soit, c'était passager, et ce roman annonce le meilleur pour le deuxième opus, Les illusions de Sav-Loar, une plongée dans l'univers des magiciennes, seulement évoqué dans L'héritage des rois-passeurs.

J'ai beaucoup aimé découvrir la plume de Manon Fargetton, dont je n'avais qu'entendu parler avant cette lecture. J'ai eu le plaisir de la rencontrer aux Halliennales 2018 (https://www.halliennales.com/), et j'ai découvert une jeune femme pleine de gentillesse et d'attentions envers ses lecteurs. Lors de cette rencontre, elle m'a aussi dit quelque chose de très vrai concernant nos lectures, une vision des choses que je partage entièrement : les lectures que l'on fait arrivent au bon moment. Aussi, ne désespérons pas devant l'ampleur de nos piles de livres : nous lisons les livres au bon moment. Ceux que nous n'arrivons pas à lire, nous ne devions peut-être pas les lire :-)

lundi 7 janvier 2019

Jane Eyre / Charlotte Brontë

Quatrième de couverture :

"Entrée comme gouvernante au manoir de Thornfield, Jane Eyre, orpheline sans beauté ni fortune, est irrésistiblement attirée par le maître des lieux, Edward Rochester. Ce ténébreux seigneur s'éprend à son tour de la jeune fille, dont la force de caractère le subjugue. Mais, lorsque les deux amants envisagent de se marier, Jane découvre le terrible secret de Rochester : leur union se voit compromise...

Retraçant le destin hors norme d'une femme qui, au cœur de l'Angleterre victorienne, s'arroge le droit d'aimer son maître, Jane Eyre connut, lors de sa parution en 1847, un succès sans précédent. Bouleversant, ravissant, scandaleux, le défi lancé à la société par ce personnage aussi intègre qu'audacieux, dont l'histoire nous rappelle que rien dans la vie n'est jamais joué d'avance, a séduit des générations de lecteurs : "Relu une partie de Jane Eyre, simplement pour ne pas oublier ce que c'est qu'un grand roman" (Julien Green)."


GF Flammarion
Traduction par Marion Gilbert et Madeleine Duvivier
Présentation, chronologie et bibliographie par Diane de Margerie
475 pages


Mon avis :

Eh non ! Encore un classique que je n'avais pas lu ! Et, chose incroyable, que je n'ai pas vu non plus. Les occasions manquent parfois. J'ai donc découvert toute l'histoire à la lecture de ce roman. Et ce fut un pur régal !
Tout est parfait, j'ai tout adoré dans ce roman. Les personnages sont véritablement développés, Charlotte Brontë prend le temps de la description sans toutefois être assommante, et l'ambiance est exquise, avec son manoir recelant une juste dose de mystère, et sa campagne typiquement anglaise : tout ce dont j'avais besoin en cette période de l'année.
Les adresses de la narratrice au lecteur sont très appréciables et donnent un réalisme supplémentaire au récit.

Le bémol à mes yeux serait l'approche de la fin où la question religieuse prend un peu trop de place. J'ai lu ce passage assez rapidement et sans vraiment le savourer. Mais quant au reste, je me suis régalée, également quand le roman prend une tournure plus sombre avec la révélation du secret de Mr Rochester.

Nul besoin de m'attarder : j'ai passé un très bon moment de lecture avec ce classique qui n'usurpe pas sa réputation de grand roman. Au programme maintenant : visionner les adaptations filmiques !