samedi 25 février 2017

Quartier lointain / Jirô Taniguchi

Quatrième de couverture :

Tome 1 : "Mon corps ! Il était plus léger ! J'ai perdu l'équilibre et me suis retrouvé par terre... Qu'est-ce que je fiche avec un uniforme d'écolier ? Et des baskets...? Hein ? C'est absurde ! J'avais l'impression d'avoir maigri... J'étais plus petit, aussi... Je... Je rêve ou quoi ?"

Tome 2 : "Ce soir-là... D'après les conclusions de l'enquête de police... A 21h30 passées (...) papa s'est dirigé vers la gare d'Agei. Vers 22h, on sait qu'il a acheté au guichet un aller simple pour Tottori... Ensuite, plus rien... Mon père a disparu comme ça. On n'a plus jamais eu aucune nouvelle de lui."




Mon avis :

Je sors tout juste de cette lecture, et j'en sors enchantée, ravie et en même temps, un peu chamboulée... En tout cas, je n'en sors pas intacte, c'est aussi comme ça qu'on reconnaît les grandes oeuvres.

Ma méconnaissance de l'univers "manga" m'avait fait passer à côté de cette superbe histoire. Je regrette d'avoir attendu le décès de ce mangaka pour m'y intéresser. Car, il faut bien l'avouer et c'est assez triste, c'est comme ça que j'y suis venue... Mais c'est aussi la preuve que son oeuvre continue de vivre sans lui. C'est donc en lisant des articles lors du décès de Jirô Taniguchi que l'inévitable question s'est posée (qu'a-t-il écrit ?) et que, de fil en aiguille, j'en suis venue à lire un résumé de ce manga dont le trait ne m'était pas inconnu... Ce fut un véritable coup de coeur !

J'ai d'abord été séduite par l'intrigue : un homme de 48 ans, Hiroshi, se trompe de train au moment de rentrer chez lui après le travail, s'aperçoit qu'il est sur le chemin de la ville de son enfance... Là, par un mystère inexpliqué, il redevient l'adolescent qu'il était à 14 ans. Mais la transformation est seulement physique. Mentalement, il conserve tous ses souvenirs, toutes ses expériences et son savoir d'adulte.

Le sujet est d'abord troublant (comment cela a-t-il pu se passer ?), émouvant quand il retrouve sa famille au grand complet, plutôt amusant lorsqu'il améliore ses résultats scolaires et sa vie d'adolescent, puis angoissant lorsqu'il s'aperçoit que certains événements qu'il vit n'ont jamais eu lieu. Quelles conséquences cela pourra-t-il avoir sur son avenir ? Est-il bien certain de connaître son destin et celui de ses proches ? Et finalement, ce retour dans le passé est-il si anodin, l'année exacte de la disparition de son père ?
Hiroshi va-t-il modifier la vie des autres, ou seulement la sienne ?

Je ne peux en révéler davantage, j'espère avoir réussi à rendre hommage à ce superbe manga !

Côté image, j'ai trouvé le dessin tout aussi beau que le texte, très doux et poétiques tous les deux, ils se complètent à merveille ! Je ne connais pas le Japon, mais j'avais tout de même l'impression d'y être.
C'est très fluide, et profond à la fois. Beaucoup de questions sont soulevées : peut-on changer son passé, peut-on en vivre un nouveau sans affecter son futur ? Et surtout, peut-on changer les autres, ou seulement se connaître un peu mieux soi-même ?
Un régal, que je conseille vivement, et un livre parfait pour les novices comme moi :-)

mercredi 15 février 2017

La Passe-miroir, livre 2 : les disparus du Clairdelune / Christelle Dabos

 Quatrième de couverture :

"Fraîchement promue vice-conteuse, Ophélie découvre à ses dépens les haines et les complots qui couvent sous les plafonds dorés de la Citacielle. Dans cette situation toujours plus périlleuse, peut-elle seulement compter sur Thorn, son énigmatique fiancé ? Et que signifient les mystérieuses disparitions de personnalités influentes à la cour ? Ophélie se retrouve impliquée malgré elle dans une enquête qui l'entraînera au-delà des illusions du Pôle, au coeur d'une redoutable vérité."




Mon avis :

Vu mon enthousiasme pour le livre 1, inutile de préciser que c'est avec un plaisir non dissimulé que j'ai retrouvé les personnages emblématiques de cette saga. Fidèles à eux-mêmes, ou au contraire plein de surprises : est-il finalement si simple de cerner des personnages ?
De nombreuses questions se soulèvent avec ce volume, et les événements s'accélèrent...
De la même façon qu'on quitte un peu la Cour pour changer de décor, on s'éloigne aussi des personnages connus pour se consacrer à d'autres. Ces considérations ne s'appliquent pas à Ophélie et Thorn qui, eux, sont toujours bien présents et affinent davantage leurs personnalités.
Ainsi, nous apprenons à mieux connaître la famille d'Ophélie qui n'était réduite qu'à une caricature, assez déplaisante, au début du premier tome. Ils donnent une dimension "patrimoniale" à l'histoire : pendant un moment, on s'éloigne un peu de la Cour pour aborder des thématiques culturelles (ils travaillent dans les bibliothèques, les archives, les musées). De même, nous en apprenons plus sur la Toile, la famille de l'ambassadeur Archibald. Mais nous laissons un peu de côté la tante Roseline et Bérénilde. Pour ma part, cela ne m'a trop gênée, j'aime bien ce renouvellement et il se passe tout naturellement dans le récit.

La même plume, fluide et séduisante, dessert ce gros volume qui se lit tout aussi bien que le premier.

Pour renouveler l'histoire, l'auteur lui fait prendre une légère couleur d'enquête, même si on est loin du roman policier à proprement parler. Il s'agit plutôt d'un mystère à résoudre dans une course contre le temps. Ça permet d'accélérer la fin et donne envie de la lire d'une seule traite, ce qui m'a malheureusement été impossible (je m'en explique plus loin).

Je suis un peu plus perplexe sur les "bribes" qui jalonnent le texte, chapitres totalement déconnectés du reste de l'histoire mais dont on sent qu'ils vont finir par trouver leur sens. Il n'y en a que deux ou trois dans le 1er livre, un peu plus dans celui-ci. C'est alors qu'on comprend que c'est autour de ces "bribes" que l'intrigue principale se construit. Si elles s'éclaircissent au fur et à mesure de la lecture, j'ai besoin d'en savoir encore plus car je me sens un peu perdue à leur lecture.
On sent tout simplement l'arrivée des deux prochains tomes, et j'espère ne pas être déçue.

Enfin, je ne pourrais pas affirmer que j'ai préféré ce tome au 1er, car les conditions de ma lecture étaient très différentes. J'ai dévoré le 1er pendant mes vacances de Noël, il venait à point nommé et correspondait parfaitement à ce dont j'avais besoin : l'ouverture sur un univers nouveau pendant un temps de pause.
En revanche, en temps de travail, je n'avais plus que peu de temps pour lire ce 2e tome, et ma lecture n'a pas pu être continue... Cela l'a un peu gâchée, mais ne tient qu'à des raisons personnelles et je pense que je relirai ce tome 2 à un moment plus propice.

Dans tous les cas, j'attends avec impatience le tome 3 qui promet un changement de décor, et une exploration encore plus poussée de cet univers !

jeudi 9 février 2017

Dewey / Vicki Myron

Quatrième de couverture :

"Qui aurait pu croire que ce chaton, trouvé dans une boîte aux lettres, allait devenir la mascotte de la bibliothèque et changer la vie de toute la ville ? Et pourtant, tous les habitants de Spencer, dans l'Iowa, ont été conquis par Dewey, ce chat qui a su les comprendre, les faire sourire, leur apporter un peu de chaleur et de réconfort.
Pendant dix-neuf ans, Dewey, facétieux et unique, va attendrir tous les coeurs, même les plus durs, au point de devenir une star mondiale. Une histoire vraie, bouleversante, étonnante."




Mon avis :

C'est une très jolie histoire que celle du chat Dewey, bébé chat abandonné qui trouve non seulement l'amour d'une maîtresse, mais aussi de toute une ville ! C'est en effet le genre d'histoire à faire rêver les bibliothécaires. Dewey fait déplacer les foules et fidélise, en quelques sortes, un public à la bibliothèque. Il se montre touchant et mignon, même dans ses bêtises. C'est donc sa vie que nous suivons dans ce livre, en parallèle de celle de la ville.

Mais nous suivons aussi l'histoire de sa maîtresse, qui s'avère un peu moins jolie, voire pas du tout. Et je pense que j'aurais aimé le savoir avant ma lecture. Je ne la regrette en rien, mais elle s'est avérée difficile par moments. Et bien sûr, la fin du livre, prévisible, a été très déchirante.

Le style d'écriture est simple, ce qui fait de Dewey une lecture rapide et bien écrite.

En résumé, c'est un livre que je suis contente d'avoir lu, mais qu'il ne faut pas voir comme un condensé de moments mignons. La réalité est bien présente et s'acharne parfois sur certaines personnes sans vraiment prévenir, ce qui est difficile lorsqu'on vit, comme moi, avec les personnages.