samedi 7 avril 2018

Notre-Dame-aux-Écailles / Mélanie Fazi

Quatrième de couverture :

"Saviez-vous qu'à Venise, qui vole des soupirs encourt la vengeance de la ville ? Connaissez-vous vos plus sensuelles métamorphoses, lorsque vous êtes loup, lorsque vous devenez lionne ? Avez-vous déjà pris un fleuve pour amant ?
Partez à la découverte des troubles secrets de l'âme et des lieux les plus hantés : une villa qui palpite des vies enfuies, l'océan dont certains ne reviennent plus tout à fait humains, ou encore ce train de nuit qu'empruntent ceux qui cherchent l'oubli...
Mais attention : de ces voyages intimes et inquiétants, on ne rentre pas indemne."




Mon avis :

Je connaissais Mélanie Fazi de nom, ayant lu plus jeune Trois pépins du fruit des morts. Je serais bien incapable de développer plus amplement mon avis. Le temps passe, et les lectures avec...
Lorsque j'ai vu ce livre à la médiathèque, j'ai pensé qu'il pourrait me permettre de me plonger dans l'univers de l'auteure. J'ai été attirée par son titre qui m'a paru si poétique et suffisamment fantastique pour me plaire. La quatrième de couverture a achevé de me séduire ; il fallait que je reparte avec.
Je ne me suis pas trompée.

Douze nouvelles sont regroupées dans ce recueil, plus ou moins longues, aux noms évocateurs :
La cité travestie, En forme de dragon, Langage de la peau, Le train de nuit, Les cinq soirs du lion, La danse au bord du fleuve, Villa Rosalie, Le nœud cajun, Notre-Dame-aux-Écailles, Mardi gras, Noces d'écume, Fantômes d'épingles.

J'ai trouvé la plume de Mélanie Fazi très poétique, sans être inaccessible. C'est beau.
J'ai vécu des lectures très agréables, qui m'ont transporté loin, là où l'auteur voulait nous emmener (exploit qui fonctionnait également lorsque je lisais quelques lignes durant mes trajets en bus, c'est dire !). Elle a l'art de décrire si justement et si profondément des éléments pouvant paraître insignifiants : une musique, dans En forme de dragon, à tel point qu'elle prend forme dans notre esprit et qu'on regrette presque de ne pas en connaître le nom pour ensuite comparer les sensations ; une ville jusque dans ses moindres détails, comme si l'auteure la connaissait intimement, car tout le laisse à penser ; une maison sur laquelle je ne peux pas m'étendre, car c'est le sujet principal de Villa Rosalie...
C'est justement là sa force, c'est précisément ce détail qui fait qu'on est emporté dans l'histoire et que le retour à la réalité est parfois difficile. J'étais tellement proche des personnages, même en une courte nouvelle, que mon regard sur le monde réel après avoir fermé le livre m'a semblé différent.
Quel coup de maître !

Les sujets traités sont pourtant très durs, teintés de mort, de maladie, de folie... Mélanie Fazi choisit  de les aborder sous l'angle du fantastique, et je pense que c'est ce qui les rend plus supportables, plus lisibles pour moi en tout cas, tout en en ressortant quand même bouleversée. Bouleversée mais heureuse d'avoir lu de si belles lignes.

Un bémol ? On ne peut pas plaire à tout le monde, et donc certaines nouvelles m'ont moins touchée que d'autres. Mes préférées : Villa Rosalie et Notre-Dame-aux-Écailles, puis La cité travestie, La danse au bord du fleuve.

Une chose est sûre : je vais m'empresser de lire d'autres récits de Mélanie Fazi, ou peut-être vais-je faire durer le plaisir. Savoir qu'il me reste plusieurs de ses écrits à découvrir, ne serait-ce pas là l'assurance d'être "encore heureuse*" ?


*(Clin d’œil à Jules Renard en sous-titre de ce blog : "Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux.")

Je termine sur des photos de mon chat, qui a aussi adoré ce livre ! Le précédent emprunteur aimait aussi sans doute ces petits félins :-)



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